The Road - Cormac McCarthy

Publié le par Aloysius

laroute.jpgRésumé :

 

L'apocalypse a eu lieu. Dans un monde dévasté couvert de cendres et de cadavres, un père et son fils errent sur une route en poussant un Caddie rempli d'objets hétéroclites. Dans la pluie, la neige et le froid, ils avancent vers les côtes du Sud, la peur au ventre : des hordes de sauvages cannibales terrorisent ce qui reste de l'humanité.



Interprétation de l'œuvre :

 

« The Road », publié en 2006 aux Etats-Unis, est un roman de Cormac McCarthy, auteur du brillantissime « No country for old men. » Outre un livre donnant une vision pessimiste et funeste de l'avenir de l'Homme, il s'agit d'une œuvre métaphorique, où McCarthy revisite une énième fois ses obsessions et ses hantises : la violence de l'homme, le rude combat que mènent le bien et le mal, l'éternel chagrin, la douleur auxquelles se réduit l'espèce humaine ainsi que l'exil, thème déjà abordé dans « No country for old men » lorsque pourchassé par un tueur à gage, Llewelyn doit fuir le Texas pour gagner le Mexique.
L'œuvre est donc avant tout métaphysique, et avance la théorie que l'être humain n'est pas maître de son destin, mais bel et bien le pantin de ce dernier (L'exil d'une durée incertaine de l'homme et de son fils sur la route rappelant le mythe de Sisyphe, personnage appartenant à la mythologie grecque contraint par les Dieux à faire rouler éternellement un rocher le long d'une colline sans jamais en atteindre le sommet) et que dans un monde où il ne subsiste plus aucune loi éthique, chaque homme est contraint à user de la violence pour survivre. La notion du bien et du mal s'en trouve altérée : à maines reprises l'enfant demande à l'homme « s'ils sont encore les gentils », et à cela il répond que oui, car le mal ne se caractérise plus ici par la violence mais par la barbarie. Le fait que l'auteur ne daigne pas dévoiler le nom de l'homme montre par ailleurs une volonté du personnage de renier ce qui constitue son identité, son appartenance à l'espèce humaine, et semble nous dire : j'ai été forcé de tuer un homme, pour cette raison je ne suis plus humain. L'apocalypse en elle-même n'est pas le pilier central du roman, puisque tout au long du récit l'homme taira ce qu'il est arrivé à la Terre ; il ne s'agit que du décor.
Enfin, McCarthy dresse le tableau émouvant et puissant d'une relation de père à fils, liés par une obligation de survie et la volonté de transmettre les mémoires et la culture de l'Homme en un âge de ténèbres et de désespoir ; car né le jour même de l'apocalypse, l'enfant ne connaît rien du monde d'autrefois. Il constitue pour le père l'unique raison de poursuivre le périple et de se maintenir en vie.

Pour conclure, je vous invite à lire le livre et m'en donner votre interprétation.
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